Et donc j’ai quitté le Farinoman. C’est drôle comme les
articles de ce blog s’espacent et racontent à des mois et des mois d’écart des
pans entiers de vie, qui ont vu des jours se succéder avec leur lot d’humeurs
et qui pourtant les balayent en une ligne.
J’ai quitté le Farinoman pour penser à créer ma boulangerie,
celle qui sera le fruit de toutes ces années, et qui mêlera l’amour des mots à
celui des pâtes. Il y a déjà eu de nombreux petits pas en avant, l’approche des
prévisionnels de création, recherche de locaux, de matériels, de partenaires.
Les conseils des comptables, des banquiers, des autres boulangers. La question
de savoir dans quelle ville s’installer, etc.
Et puis il y a eu ces quelques jours sur le chemin de Saint
Jacques, à la rencontre des autres, ces
autres auxquels je me suis fermée pendant tant d’années, de week-ends, de
soirées, de vacances, et qui pourtant sont partout !
On dit que ce chemin devient une drogue, et oui, les images
sont là devant mes yeux lorsque je les ferme, je fais tout pour ne pas les
oublier. Je suppose que chacun des membres du groupe a repris les
préoccupations de son travail, ce n’est pas mon cas, je n’ai rien repris, je
veux garder vivace la grâce de cette semaine si particulière.
(me trouverez vous sur cette photo....? ;) )
Aujourd’hui je n’ai plus d’emploi pour la première fois de
ma vie, oh, je sais bien que c’est nécessaire pour réfléchir à la manière d’orienter
ma route,
Faut-il continuer à forger un peu son expérience, pour être
plus forte dans quelques années ? Pour peaufiner l’idée de mon fournil ?
Ou profiter de l’énergie qui est là aujourd’hui ? Faut-il cesser de faire
passer le pain avant ma vie ? Ou se dire que c’est justement le moment de
lui consacrer la part belle… ?
Rester à Aix. Quitter Aix. Mais j’aime tant Aix !.......
J’ai conscience d’être à l’heure où les choix seront
fondamentaux.
Je demande le discernement.