samedi 30 août 2008

Emotion

Juillet 2008. Pendant le stage au Grenier à Pain (nous l'appellerons GàP) il y a une chose qui m'émeut plus que tout le reste.
C'est d'arriver à 4h et d'entrer dans la boutique vide, par derrière. Y saluer Damien qui travaille depuis presque une demie-heure. Il enfourne. On prépare les pains spéciaux du lendemain, patiemment, puis les viennoises, la pâte à croissants, le levain... pendant ce temps, des pains sortent du four. Des baguettes, nature, paysanne, au pavot, au sésame, du pain complet, du seigle, des brioches... petit à petit, on remplit les rayons. Les différentes croûtes des pains craquèlent joyeusement : le pain chante. Un concert à peine perceptible mais qui sent bon, et qui ravit. Les clients seront contents ce matin, à nouveau.
6h, les pâtissiers arrivent, eux aussi remplissent le magasin. Gâteaux, quiches, macarons, chouquettes. Petit à petit, ça ressemble à ce qu'on voit derrière les vitrines quand on marche dans la rue.
On ouvre la porte de derrière, il fait chaud. Le jour se lève.
6h45, une vendeuse arrive. Elle fignole, apporte les viennoiseries, écrit les spécialités du jour sur le tableau noir.

Et, nous sommes tous prêts.
7h30 : le rideau de fer se lève, entre le premier client, un peu endormi. "Bonjour Monsieur, je vous mets une baguette et un croissant comme d'habitude ?" lance la vendeuse. "Oui s'il vous plaît, dur le réveil aujourd'hui hein ?". Il est content, il sourit; sa journée commence bien.

Et derrière son petit pétrin, l'apprentie a un peu mal au dos, elle est fatiguée aussi, mais elle sourit, doigts dans la pâte, regard vers le client qui se retourne et qui s'en va.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Wow...! Repensant à ton blog, je viens y jeter un dernier coup d'oeil nostalgique, et là, SURPRISE ! :)
Merci et bravo, brave qui se lève à l'heure des braves !