mardi 24 mars 2009

Help me to understand

Il y a ceux qui se dirigent vers une quelconque fac de socio ou d'éco après le bac. Ceux qui font des écoles de glandus où ils apprennent de vagues théories de marketing qui leur font croire qu'ils sont les futurs maîtres d'un monde catégorisé en colonnes de tableaux Excel.
Il y a eux, donc.
Eux, avec leur air pédant et hautain, ils vont quand même avoir un salaire plutôt correct à la fin de leurs études (de glandus) avec une progression annuelle souvent intéressante.

Alors pourquoi est-ce que moi, je suis masochiste ?

Pourquoi moi, après le bac, j'ai choisi de faire un truc immonde, spécialité française (j'ai nommé la classe prépa) dans lequel pendant 2 ans j'ai eu des 1, des 2 et des 3 sur 20 (dois-je compter mon historique -167 en anglais ? j'essaye de l'effacer de ma mémoire, il y reste, inexorablement), pendant 2 ans, on m'a dit que je n'étais peut-être pas à ma place, on m'a rendu des bulletins où j'étais reléguée au dernier rang de la classe (il m'est cependant arrivé une fois d'être classée avant-dernière), on m'a fait croire que j'étais une grosse merde.

Oui, j'ai écrit "grosse merde". Normalement, ça se dit, ça ne s'écrit pas.

Mais après ces 2 ans, on aurait pu se dire que c'était fini après tout, la perpétuelle dévalorisation, l'écrabouillement permanent. Bin non.
J'ai recommencé. A croire que j'aime penser que je suis une grosse merde.

Oui, je l'ai écrit. Normalement ça se dit, ça ne s'écrit pas.

Il doit y avoir écrit sur mon front "allez y, il faut surtout que je continue à penser que je suis une g--ss- m-r-d-. Insultez-moi 6h de suite, j'adore les samedis comme ça"

Je crois que je suis masochiste.

L'impression difficile et blessante que je ne serai jamais à la hauteur.

4 commentaires:

Isa a dit…

Ouhlà, ça doit pas être la fête en ce moment ! Mais c'est pas possible d'écrire des trucs pareils... La prépa c'est pareil pour tout le monde mais t'en fais pas, dans la vraie vie c'est évident pour quiconque te rencontre que tu es brillante, absolument tout sauf une grosse merde. La boulangerie tu l'as fait pour la passion et t'as bien raison, même si c'est un métier difficile et long à apprendre, personne ne doute que tu y arriveras brillamment, alors ne te laisse pas démoraliser s'il-te-plaît... Gros bisous

Nat a dit…

dis donc je commence a entrevoir des paralleles entre l'art de faire du bon pain et l'art de faire des films...Oui on est peut-etre maso et on se sentira peut-etre comme des cacas plus souvent qu'on ne le voudrait, mais ce sentiment d'etre au bon endroit, au bon moment, en train de creer quelque chose de beau...c'est pas le marketeux qui l'aura.
(ca vaut ce que ca vaut, mais ca vient du coeur!!)

Nicolas a dit…

Et quand tu avais de super notes à la fac, et quand ton mémoire a reçu un prix, tu étais donc si mauvaise ??? Voyons... tu sais que tu es une fille brillante [en tous cas moi je le pense et vu que je suis un garçon brillant ;-) j'ai raison !] : je me souviens de nos cours de TD sur Baudelaire ;) Si tu dois essuyer des insultes, dis-toi que c'est l'arme des faibles et des complexés. Quelqu'un qui est bien dans sa peau n'a pas besoin d'insulter qui que ce soit... Tu vois ce que je veux dire... Applique la formule aux cons qui t'insultent...

Fiona a dit…

haha! Le masochisme ou le besoin de faire de grandes choses? Moi j'ai quitté ma fac de psycho ou j'excellais pour entrer en classe de biologie ou je me retrouve bonne dernière. Deux ans plus tard je me bats dans un chenil au canada pour porter les mêmes charges et faire le même travail physique que des gars de la police ou du bâtiment bien plus costauds que moi... Le bilan est positif pourtant: j'ai mon diplôme en poche et un chemin de vie qui commence à se tracer un peu plus vers le nord. Je suis sure qu'il en va de même pour toi. Très beau blog au passage. Fiona (une vieille copine de CE2).