vendredi 22 janvier 2010

Les mains dans la frangipane toute la journée
Je vois des fonds de quiche, je vois des sablés, je vois des galettes
ça tourne

je lance une crème d'amandes
puis une autre
et une autre

je garnis, je place mes fèves, je dore, je raye
et je recommence

Le four à pain me manque, la pâte si souple de la tradition

et je me demande pourquoi est-ce que j'aime ce métier
malgré ... malgré l'incessante indélicatesse, la vulgarité, la violence verbale, malgré l'irrespect, le rustrisme, les fautes de français
malgré le manque de culture aussi

on me reproche de parler beaucoup de boulangerie
mais ça me tracasse
je voudrais avoir les idées claires sur ma future entreprise
je voudrais lancer mes produits, mes viennoiseries, mes pains aromatiques, mon levain
je voudrais me lancer !!! j'ai si hâte
alors ça tourne beaucoup dans ma tête

et quand je revois des gens "normaux"
je change de monde
c'est agréable
peut-être que Marie-Christine la boulangère n'a pas (complètement) effacé Marie-Christine la jeune fille

et pourtant
pourtant j'aime retourner au fournil
saisir la pelle du four
et entendre chanter la croûte du pain.

Masochisme.

2 commentaires:

soukette a dit…

bonne continuation :) ca donne envie de tout plaquer pour mener une vie entre du pain et des gateaux :)

stephane a dit…

Décidément, tes paroles font du bien... Une telle poésie, on en mangerait tous les jours... comme du bon pain.

Bonne continuation.

stephane