vendredi 15 mai 2009

ô rage, ô désespoir

ô croissant ennemi...

Hier, jeudi 14 mai, j'étais convoquée à l'école pour une épreuve pratique. Savoir si je peux être prise en Brevet Professionnel (un examen qui se prépare en 2 ans, qui est très très dur, mais qui permet de comprendre plein de choses en boulangerie)

J'arrive guillerette, pas (trop) angoissée. Et là j'apprends qu'il y a une épreuve écrite. Ah. Merde.
On nous avait dit épreuve "pratique", c'est quoi ce délire là ho hé ho ho ho
Bon. J'inspire, j'expire.

Certains candidats étaient au courant. Je passe sur ma révolte intérieure.

Première question, citez 4 rôles du sel. Bon, ça va. Citez 3 pâtes levées contenant du sucre et leur quantité de sucre. Allez savoir pourquoi, mais pourquoi j'inscris "pain au lait 60g". Non, pas vrai. C'est 100g. Passons. Les produits correcteurs autorisés en pain de tradition française. Meuuuuuh facile, aucun. Évidemment, plantage royal (on a donc droit je viens de vérifier à de la farine de fèves [bin je m'en doutais en fait, j'étais sûre de l'avoir vu sur nos sacs de farine, mais comme ça sert à blanchir la pâte et que le pain de tradition ne doit pas être blanc, jme disions qucétait point la peine], du malt, du gluten, et de la farine de soja. Que des dérivés de farine, rien de chimique, no worries. Ah si, et des amylases fongiques je crois).
Bien.
Deux caractéristiques sur le produit fini (ie la baguette) dans les 3 modes de pétrissage que vous connaissez.
Deux moyens de conservation des oeufs, signification du logo et de la démarche HACCP, quelles sont les caractéristiques d'un artisan boulanger par rapport à un terminal de cuisson (bon, j'ai écrit "courage et persévérance" [en plus du reste, no worries hein]).
Deux façons hygiéniques et sécuritaires de décongeler les produits (??? bin jsé pas moi, on les sort du congél !)
Bref, passons. En 35mn c'était fini.

13h30. Début de l'épreuve pratique.
Comme nous n'avions que 2h30, les pâtes étaient fournies déjà pétries (et moi je déteste quand je ne maîtrise pas ma pâte, ouh que je n'aime pas ça...).
Il fallait faire un pâton de croissants (entre 15 et 20), un pâton de pains au choc (entre 15 et 20), et une dizaine de baguettes de tradition.

Je prends la margarine. Elle est toute molle. Je suis troublée. Merdasse. Je prends mon pâton. Il colle au plan de travail, je suis toute troublée. Je farine un max. Le formateur m'observe. Je suis troublée. Je ne connais pas les gens d'en face et de derrière, ils procèdent différemment, je suis troublée.

Et là, je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête, mais je fais le pâton de feuilletage le plus foiré de mon existence de boulangère. S'il y a un seul, mais un seul truc que j'ai réussi à chaque examen blanc, c'est les croissants !
Bref, ça se passe mal. Je vois bien qu'une partie de ma pâte ne contient pas de matière grasse, j'essaye de cacher ça. De le virer à la découpe. Je me plante. J'ai une partie de croissants anorexiques, aucun n'est feuilleté, ils sont craquelés, moches, invendables. Heureusement que les petits frères des pauvres qui passeront les prendre ne sont pas exigeants. Ma dépression commence.

Bon, en revanche, j'ai eu des pains au choco bien réguliers, aucun ne s'est soulevé en cours de pousse ou de cuisson, bon feuilletage, bien dorés. Beaux. Les presque plus beaux de mon existence de boulangère, pour le coup.
Baguettes ça allait aussi, un peu juste en cuisson mais sinon j'ai à peu près réussi mon coup de lame (pour cause d'entrainement intensif de mise au four au grenier à pain mardi et mercredi).

Alors je crois que j'ai les croissants les plus moches de la classe.

Deux points positifs cependant :
-les jeunes qui passaient semblaient motivés et plus intéressés que ma bande de zoulous de camarades de cette année
-ça me fait un petit entrainement pour mon BEP mardi, je ferai méga gaffe à mes croissants, I want to masterayze them, je me détendrai plus rapidement, je ne REGARDERAI pas les autres, chacun ses méthodes, et tant pis pour le reste.

Bon, y a plus qu'à attendre the result. Je n'étais pas trop stressée, mais là je me dis qu'on peut toujours m'éjecter du programme.
Ah si, j'étais la seule fille des 23 candidats. S'ils veulent pouvoir dire que dans leur école il y a une nana qui passe un Brevet Professionnel, moi je dis, pfuiiit, on met le dossier en haut de la pile. Bin oui, ça s'appelle la discrimination positive.

Pour le moment, rabaissons nos prétentions, il s'agit de se concentrer sur le BEP, d'apprendre toutes mes recettes par coeur ce WE et de ne pas stresser pour mardi...
Bon, là j'ai besoin de solidarité.

6 commentaires:

clairpou a dit…

COURAGE !!
Rien de comparable mais ici aussi c'est la fin de l'année tous les partiels, les projets, les colles (et oui en école d'ingé on a encore des colles !!), tout tombe en même temps, deux semaines d'enfer !!
Puis une semaine de vacances et 3 mois de stage ... Ha vivement la fin des partiels !!!

Magalie a dit…

Hého MC on ne se décourage pas en effet!!
Tu es largement capable de réussir, dans la vie qd on veut on peut!!
C'est qd meme pas des croissants qui vont te pourrir ton existence non??
En parlant croissant..c'est si mauvais que ca alors les pains aux chocolats aux amandes?? Tu m'inquiètes là...
BREF
GOGOGOGO!
Good luck!
Moi je suis fière de toi et je crois en toi! Je sais ca ne suffit pas..mais ca va t'aider!

the future pâtissière en question... a dit…

Surtout c'est inutile de préciser que ta chère amie future pâtissière est venue te voir et pile pendant ta pause en +...
Nan vraiment inutile... ;)

MC a dit…

il va falloir que je corrige ça

so a dit…

oui et très rapidement! tu sais que je peux m'énerver....!!!! ;)

MC a dit…

Passionnant! Je vis ça avec toi en trépidant!