samedi 31 janvier 2009

Jeudi noir (de rose)

Jeudi 29 février, la grève
Pardon :
THE grève. The big one.

Le matin, je pars prendre mon métro aux environs de 7h50. Pas grand monde. Au bout d'une minute, lé métro ligne 1 arrive. Le wagon est presque vide, je m'assoie. 15mn plus tard, Châtelet.
Le processus quotidien revient : marcher vite, tête baissée, dévaler les centaines de marches qui m'emmènent jusqu'aux entrailles des sous-sols parisiens. Jeter le Matin Plus dans la poubelle jaune destinée à cet effet. Continuer à dévaler les marches pour arriver à l'ultra moderne quai de la ligne 14... qui arrive quelques secondes plus tard. Pour une fois, j'y ai une place assise.

Pensez bien, un tel jour, personne ne s'est risqué à sortir. Pourquoi aller travailler ?!!
Au final, je suis arrivée comme d'habitude, en 30mn à l'école (certes, j'habite sur les lignes les moins touchées par la grève, mais tout de même, personne n'a eu de problème à l'EBP).

Les cours commencent : ultime bonheur. Outre moi, il n'y a que deux boulangers. Sinon, ce sont les pâtissiers.
J'ai l'impression de me retrouver comme avant : en classe, il n'y a pas (trop) de bruit, on écoute Gilbert [le prof de Connaissances de l'environnement économique, juridique et social, nom bien pompeux pour ce que l'on y apprend] qui refuse de nous faire cours (sinon les pauvres boulangers devront rattraper, donc quand même, il ne faudrait pas commencer quelque chose de nouveau. Alors exercices : les prix augmentent de 0,3% en août. Question 1 : comment s'appelle le phénomène de la hausse des prix ? [euh, euh....... BIIIIIIIIIIP, l'inflation]. Question 2 : exprimer en pourcentage la hausse des prix en août. Soupir. Cerveau en fonte libre). Je m'assois à côté de Sonia the pâtissière aux boucles d'enfer. Et là, les fous rires s'enchaînent.

A la fin de la journée, je me sens bien. Enfin une journée sans les réflexions éternellement débiles et/ou provocantes de mes (débiles de) camarades de classe; enfin une journée sans leurs écouteurs de MP3 qui chantent plus fort que la voix du prof; enfin une journée sans leur artificiel accent de cités qui bourdonne dans les oreilles.

Impression d'avoir passé une journée d'étudiante normale.

Je rentre chez moi,
Et je me dis qu'une école de boulangerie sans boulangers, c'est le must.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Eh oui ! une école de boulangers sans apprentis boulangers, Paris sans les parisiens, les voyages à l'étranger sans les touristes, etc... on en rêve tous ! Cool pour toi, enfin une journée sympa dans ton école ! Allez courage, jeudi on sort ;)

MC a dit…

Travailler une pâte vivante pour obtenir le meilleur pain possible peut être une véritable vocation, comme je l'ai constaté au cours de mon propre stage de boulange. On l'a ou on ne l'a pas. Manifestement, toi, tu l'as. Les autres apprentis suivent leurs cours du bout du coeur et ils sont très probablement incapables de comprendre ce qui t'anime, d'où ton isolement. Tu as d'autant plus de mérite de persévérer envers et contre tout. Bravo !
PS. On peut se demander pourquoi les apprentis pâtissiers sont aussi différents...